Chapitre 3

 

Appartement des Oswald – Lawson

Une boîte à chaussures à moitié ouverte et de couleur verte reposait sur la moquette du salon, aux pieds de Gabriel. Celui-ci, assis en tailleur, contemplait avec nostalgie de vieilles photos qu'il n'avait pas revues depuis bien longtemps. Sur celle-ci, Morgan l'étreignait avec affection alors qu'il n'était qu'un nourrisson. La suivante avait été prise un jour d'été dans l'un des parcs de Glasgow et l'on pouvait y voir Ira avec Gabe sur les épaules qui riaient aux éclats, et un Morgan qui dévorait avec gourmandise une gaufre au chocolat. Gabe n'était pas mécontent d'avoir pu ramener ces quelques photos avec lui. Il se rappelait les jours heureux et, il fallait bien l'avouer, cela lui faisait le plus grand bien. Cependant, ce n'était pas pour ça qu'il les avait ressorties. En fait, il en avait éprouvé le besoin dès qu'il était remonté à l'appartement. Il avait espéré y trouver des réponses, des photos de sa mère. Mais il n'y en avait aucune. D'ailleurs, aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, il n'y en avait jamais eues. Il était curieux de constater à quel point cela ne lui avait jamais effleuré l'esprit jusqu'à ce jour. Une ombre se dessina sur la photo qu'il regardait, lui indiquant qu'une tierce personne venait de s'approcher par l'arrière :

« - Fergus ? ! Je ne vous ai entendu rentrer. – Fit-il après avoir levé les yeux vers le vieil homme.

-  Vous m'aviez l'air plutôt absorbé.

-  Oui, je regardais de vieilles photos. Dites-moi… Comment était-elle ?

-  Votre mère ?

-  Oui. »

Fergus s'assit alors à son tour, à même le sol. C'était la première fois que l'un des garçons lui posait cette question et qu'elle vienne de Gabriel était encore plus surprenant. Il se sentait enfin prêt, tout du moins, c'était un début :

« - Votre mère rayonnait par sa simple présence. Elle était très belle. Pas ce genre de beauté à laquelle vous pensez en premier, non, ça n'a rien à voir. Elle, elle était magnifique. A la fois généreuse et forte. Déterminée et obstinée… Quand elle aimait, ce n'était pas à moitié. Dès qu'elle a appris qu'elle vous attendait, elle a su tout de suite que ce serait une grossesse à risques. Je suis même sûr qu'elle savait ce qui allait lui arriver. Et pourtant, elle n'en a jamais rien dit. Elle est restée souriante jusqu'au bout. Et puis elle vous parlait constamment. Elle vous appelait « mon fougueux prince ».

-  Fougueux prince ?

-  Oui. Elle répétait qu'elle pouvait sentir votre force. Immense et si tranquille.

-  Mais, une force ne peut être tranquille !

-  En êtes-vous aussi certain ?… »

Fergus poussa le sol avec ses mains afin de se relever et abandonna là son jeune maître. Gabe ne comprenait pas le sens de sa question. Bien sûr qu'il en était certain. Cependant, pouvait-il en être autrement ?

 

Institut Raven – Nouvelle Zélande, Ile Sud

Les ténèbres et un silence de mort régnaient sur la salle de conférence. Un éclair rompit l'obscurité à l'instant exact où la lourde porte d'entrée s'ouvrit avec fracas. Trois hommes dotés d'armes à vision laser s'engouffrèrent dans le vaste auditoire, scrutant le périmètre. Pas à pas et toujours aux aguets, ils s'avançaient, prêts à bondir tels des prédateurs sur leurs proies. Un grondement terrifiant déchira le silence. Accroupis sur la passerelle surplombant la salle, Morgan et Kirsten observaient la progression de leurs assaillants à travers les barreaux de la rampe, attendant le moment propice pour intervenir :

« - Ok, ça va être à nous de jouer maintenant ! – Chuchota Kirsten à l'encontre de son ami.

-  Je suis prêt. »

Tous deux enjambèrent alors la rampe pour se jeter sur les trois soldats qui venaient de passer sous leur passerelle. Morgan se réceptionna sur ses deux jambes aussi habilement qu'un félin, tapota sur les épaules des deux hommes de droite qui ne l'avaient pas entendu atterrir et leur asséna à chacun un coup de poing en pleine figure. Ils tombèrent aussitôt, K.O. Quant à Kirsten, elle atteignit le sol les mains en avant, effectua une légère traction avec les bras afin de saisir le troisième acolyte par la gorge à l'aide de ses jambes, et l'envoya finalement s'écraser un mètre plus loin. Morgan n'en revenait pas. Cette fille ne cessait de l'étonner. Ce qu'elle venait de faire était incroyable. Elle alliait grâce et puissance avec tant d'aisance :

« - Où as-tu appris à faire ça ?

-  Et toi ? – Elle avait répondu, l'œil appréciatif.

-  Je te l'ai dit. Mais tu n'as pas eu l'air de me croire…

-  Cours particuliers pour moi. Mon professeur était un maître.

-  Je comprends mieux.

-  Tiens attrapes ça. – Kirsten venait de ramasser l'arme du type qui gisait assommé auprès d'elle et la lança à Morgan. Il s'en empara avec dextérité.

-  Bon, faut pas traîner. »

La brune acquiesça et les deux jeunes gens sortirent da la salle de conférence par la grande porte. Pas une âme qui vive. Le couloir était aussi désert que sombre. Ici, pas de fenêtres ni de lucarnes, absolument rien qui ne puisse leur apporter ne serait-ce qu'un soupçon de lumière. Pourtant, ils s'enfonçaient plus profondément encore. Morgan et Kirsten avaient décidé d'un commun accord, qu'il serait préférable pour eux de passer par la cage d'ascenseur. L'électricité étant coupée, ils savaient que Pandora ne pouvait l'emprunter et ils étaient quittes d'éviter les sbires qui avaient été probablement postés dans les escaliers. Du moins, le temps que leurs ennemis ne se rendent compte qu'ils avaient mis hors de service trois de leurs hommes ou qu'ils ne rétablissent le courant. Armé de sa vision laser, Morgan marchait en tête, scrutant l'obscurité, tandis que Kirsten lui emboîtait le pas. Il faisait vraiment très sombre et c'était bien loin de le rassurer. Pourquoi ce maudit ascenseur ne se montrait-il pas ? Kirsten t'a assuré qu'il n'était pas loin. Donc… … Bon sang ! Où se cache-t-il ? ! … Je n'aime pas ça, non… pas du tout. Ils sont peut-être là, à nous observer… Me voilà parano maintenant ! Morgan suspendit là sa réflexion. Ils étaient arrivés. Les portes de l'ascenseur se dessinaient sous la lueur rougeoyante du faisceau de son automatique. Les deux compagnons de fortune se placèrent de chaque côté de la cage, s'agrippèrent chacun à la cavité séparant les deux parties de la porte automatique et tirèrent dessus de toutes leurs forces jusqu'à ce que les portes soient entièrement ouvertes. Ils entrèrent alors dans l'ascenseur où Morgan fit monter Kirsten sur ses épaules afin de lui permettre d'ouvrir la trappe et ainsi accéder au toit.

 

Université LaFayette – Lawson

Une porte s'ouvrit sur un petit local débordant de lumière. En cette fin de matinée, le soleil avait pratiquement atteint son zénith et la pièce, malgré les stores baissés, était orientée plein est. Eleanor s'avança jusqu'au bureau qui se trouvait sur sa gauche et y déposa un carton rempli de quelques affaires ainsi que de tout son nécessaire. Elle inspecta l'endroit. Comparé au bureau de Morgan qui se trouvait juste à côté, la pièce ne bénéficiait que de peu d'espace et elle devrait le partager avec Garret. A Glasgow, tous deux avaient eu droit à leur propre bureau. Ce n'était pas qu'elle envisageait mal sa future cohabitation avec son ami, mais depuis qu'elle est était rentrée de l'hôpital, celui-ci semblait l'éviter et elle savait qu'elle ne supporterait pas longtemps ce genre de situation sachant qu'ils devraient travailler ensemble. Elle écarta ces idées noires de sa tête et entreprit l'aménagement de son pupitre. Elle sortit tout son attirail de la boîte en carton et commença à disposer ses affaires. Comme elle avait le dos tourné à la porte, elle ne vit pas Garret entrer à son tour dans le local et sursauta au son de sa voix :

« - Garret ! Tu m'as fait peur !

- Désolé… Je… Je ne savais pas que tu étais là… Je vais… te laisser tranquille. – Il tourna aussitôt les talons, tel un lâche prenant la fuite.

- Hé ! Mais c'est quoi le problème ? – Lâcha Eleanor qui n'avait pas l'habitude de laisser traîner les choses.

- Par… don ?

- A en juger par le carton que tu traînes, tu avais l'intention de faire la même chose que moi. Tu me vois et là… zou tu te défiles. En fait, tu ne fais que ça depuis mon retour. D'où ma question. Est-ce moi qui me fait des idées ? Est-ce que j'ai fait quelque chose qui ait pu t'embêter ? Parce que là tu vois, je ne sais plus. Avant ça, c'était Morgan qui agissait de façon étrange et maintenant toi. Je croyais que tout était arrangé, mais là tu vois… Je commence sérieusement à en douter.

- Non, il ne faut pas. Je te promets que… que tu n'as aucun souci à te faire. Je peux te le jurer.

- Alors quoi !

- Fais-nous juste confiance.

- Et comment puis-je avoir en confiance quand on ne cesse de me mentir… »

Garret baissa la tête. Il avait promis à Morgan de ne rien dire car celui-ci lui avait assuré qu'il parlerait bientôt à sa fiancée. Seulement maintenant, le jeune anthropologue devait vivre avec ça et il n'en était pas fier. Bien qu'il savait qu'il ne mentait pas à son amie, il ne lui disait pas pour autant la vérité. C'était insoutenable de devoir se taire. Eleanor était l'une des personnes qui comptaient le plus dans sa vie et pour le jeune homme cela appelait nécessairement la franchise. Or dans ce cas précis, il se retrouvait piégé entre deux feux, au coeur d'une sombre histoire sur laquelle il n'avait aucune contrôle. Il décida donc de faire la seule chose qui lui semblait possible. Il posa une main sur l'épaule d'Eleanor et se dirigea vers le fond du local où se trouvait le second bureau.

 

Institut Raven – Nouvelle Zélande, Ile Sud

De l'ascenseur aux sous-sols de l'Institut Raven, la hauteur était vertigineuse. Le dos appuyé contre le mur de la cage, dans l'étroit espace qui séparait la cabine de la cloison, Morgan faisait face à Kirsten qui, elle, était accolée à la machine en arrêt. Les jambes entrecroisées, leurs visages à quelques millimètres l'un de l'autre, les deux corps semblaient enlacés tant ils étaient proches. Une atmosphère électrique, presque palpable, s'en dégageait et flottait tout autour d'eux. Kirsten respirait avec lenteur. Ce garçon était différent de tous ceux qu'elle avait connu jusque là, elle pouvait le sentir. Elle avait chaud. Ce contact rapproché la grisait. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait éprouvé un tel désir. Leurs regards se croisèrent alors qu'ils arrivaient au-dessous de la cabine. Chacun paraissait fasciné par la couleur de leurs yeux. Morgan ferma les yeux. Il devait penser à autre chose, se débarrasser de toutes ces idées qui venaient de lui traverser l'esprit :

« - C'est toi la plus proche du câble. Tu devrais passer en premier.

- Je compte sur toi si jamais…

- Tu n'as pas de souci à te faire. – Coupa le garçon d'une voix ferme et assurée. »

Kirsten inclina la tête et se laissa tomber sur quelques centimètres avant de s'emparer du câble de l'ascenseur. Ensuite, elle glissa jusqu'au niveau des portes de l'étage inférieur et s'agrippa à la petite échelle qui se trouvait à gauche des porte. Elle ouvrit le petit boîtier qui se trouvait là, à l'aide du petit canif qu'elle avait dans sa poche. Elle prit deux fils électriques entre ses doigts et les arracha. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent alors :

« Morgan, ton arme ! »

Le jeune homme retira son automatique de la ceinture de son jean et le lui envoya. Kirsten s'aventura alors dans ce nouveau couloir. Le revolver au poing, elle scruta le secteur avec le viseur pour s'assurer que l'endroit était bien désert. Rien à signaler :

« C'est bon ! Tu peux descendre. – Lança-t-elle à l'encontre de Morgan. »

L'archéologue descendit de la même façon que son amie et la rejoignit très vite. Jusqu'à présent, tout se passait à la perfection. Pourvu que ça dure... Il récupéra son arme et la brunette se dota de la sienne. Ils n'étaient plus très loin du bureau de Covington et Morgan sentait l'impatiente s'emparer de son être maintenant qu'ils touchaient au but. Des réponses… Je vais enfin avoir des réponses…

 

Deux soldats de Pandora atteignirent les portes béantes de la salle de conférence. Cela faisait un moment qu'ils cherchaient à joindre les trois hommes qui devaient intercepter la cible et comme ils n'avaient pas eu de nouvelles, Abrahams les avait envoyé sur place. Lorsqu'ils pénétrèrent dans l'immense pièce, ils aperçurent aussitôt leurs collègues gisant inconscients sur le sol. Le plus grand des deux types porta une main à son oreille :

« - Monsieur. Nous les avons retrouvé, Monsieur. Mais aucune trace de la cible, ni de la personne l'accompagnant. – Le visage d'Abrahams se figea à l'annonce de cette nouvelle.

- Si vous tenez à la vie. Trouvez-les moi ! 

- Oui, Monsieur. »

Tyler Abrahams commençait à en avoir assez. Il était entouré d'une bande d'incapables. Si il voulait parvenir à ses fins, c'était à lui d'agir :

« - Shiller ! Dépêchez-vous de me remettre ce foutu courant !

- Je n'ai pas encore terminé, mais… Regardez plutôt. »

Les éclairages de secours se mirent alors en route. Abrahams se tourna vers son sous-fifre qui affichait un petit sourire de satisfaction. Abrahams le fusilla du regard. Ce petit con, ne crois quand même pas que je vais le remercier en plus ! Shiller baissa la tête. Il était vraiment difficile de satisfaire cet homme. Satisfait, Tyler sortit son magnum :

« - Sanders. Venez avec moi. »

Son second le suivit dans la foulée.

 

Université LaFayette – Lawson

Un ensemble de termes, hiérarchisés selon les liens qu'ils entretenaient les uns par rapport aux autres, étaient apposés en gros sur l'immense tableau vert de l'amphithéâtre. Le professeur Clive acheva d'écrire un dernier mot et commença alors son explication sur les schémas conduisant une personne, à première vue banale, à commettre un crime de la pire espèce. Malheureusement pour lui, la sonnerie de fin de cours retentit. Cinq rangés plus en amont, des étudiants pressés fourraient à vitesse grand V leur matériel dans leurs sacoches tandis que Gabe terminait de prendre des notes. Lorsqu'il leva la tête, ses camarades avaient disparu. Il rangea à son tour ses affaires et se dirigea vers la sortie. Depuis sa conversation avec Fergus, il ne cessait de penser à sa mère, à la façon dont elle le considérait avant même qu'il ne soit né. Et curieusement, il se sentait différent, meilleur. Depuis tout petit, il s'était cru responsable de sa mort, c'était pour cela qu'il n'en avait jamais fait la moindre allusion ni devant son père, ni devant son frère. Mais depuis qu'il connaissait la vérité, il commençait à appréhender les événements avec une plus grande clarté. Cela ne se remarquait peut-être pas, mais il prenait de l'assurance. Sa mère n'était pas morte, à ses yeux il était une « force tranquille » et il possédait ce pouvoir. Bien qu'il ne comprenait pas encore la portée de tout ça, les données s'avéraient considérablement différentes. Il était peut-être temps pour lui de se libérer, enfin. Alors qu'il descendait les premières marches des escaliers, une voix féminine l'apostropha avec une réelle animosité :

« - Oswald !

- Tiens, Meredith Brooks… C'est bien ça ? - Répondit-il avec une légère pointe d'ironie en découvrant le visage au nez enflé et rougeoyant de celle qui venait de prononcer son nom avec tant d'agressivité.

- Joues pas à ça avec moi, ce n'est pas le moment ! Tu vois ça ?... – Elle pointa du doigt son nez endolori qui ne pouvait passer inaperçu. – C'est l'œuvre de ta copine. Tu sais, celle à qui tu t'es empressé de rapporter notre petite conversation… Crois bien que l'un comme l'autre. Vous allez le regretter. Toi en premier… quand tu découvriras qui elle est vraiment. »

Pour toute réponse, Gabe secoua la tête et descendit les escaliers sous les yeux désorbités de la jeune fille :

« Je vous hais ! Tu m'entends ! Toi comme elle, je vous hais ! »

 

Ronan Embry tournait en rond. Holly se trouvait dans le bureau de la doyenne et il savait parfaitement que la jeune fille risquait le renvoi. Avec toutes ces rixes auxquelles elle avait pris part en l'espace de trois ans, elle était dans le collimateur de Sullych depuis un moment déjà. Et Sullych ne tolérait pas de tels comportements, surtout pas dans son établissement. Ronan baissa la tête. La situation ne présageait rien de bon. Il en avait assez d'attendre et le stress le gagnait progressivement. Gabe ! C'est de sa faute ! Il quitta le bureau administratif pour se rendre dehors, histoire de se changer les idées. Il n'avait pas fait quatre pas, qu'il reconnut Gabe assis sous un arbre en train de potasser un bouquin. Son sang ne fit qu'un tour. Toi et moi, nous allons avoir une petite conversation. Il s'avança d'un pas déterminé jusqu'au jeune étudiant qu'il n'appréciait définitivement pas. Gabe leva la tête de son livre à son arrivée :

« - Salut Ronan. Quoi de neuf ?

- Non mais tu le fais exprès ou quoi !

- Hein ?

- Si tu étais vraiment l'ami de Holly comme tu prétends l'être, tu serais qu'elle risque le renvoi à cause de toi !

- Comment ça à cause de moi ?! – Gabe s'était relevé. Il n'appréciait pas la tournure des événements.

- Elle a frappé Meredith à cause de ce que tu lui as dit ! Et malheureusement… ce n'est pas la première fois qu'elle se retrouve mêlée à ce genre d'histoire, elle a le sang chaud, c'est comme ça, elle n'y peut rien… - Ronan s'était radoucit à l'évocation de son amie. Cependant, ça ne dura pas. – Et il a fallu là-dessus, que toi ! Toi le dandy de service ! Tu rappliques ! Tu te dis son ami, mais tu ne la connais pas ! C'est pour ça qu'elle est là-bas maintenant… Je vois clair en toi…

- Pardon ! – S'en était de trop pour Gabe. D'abord cette Meredith et maintenant Ronan. Ils s'étaient donnés le mot ou quoi ? Il en avait assez qu'on l'accuse de toutes ces choses dont il n'était pas responsable. Je ne lui ai pas mis un couteau sous la gorge, non plus ! – Non mais de quoi je me mêle ! T'es qui pour me juger ! Tu ne me connais même pas ! Le gentil Gabe, il n'en peut plus ! Il en a assez ! Ce n'est pas marqué bouc émissaire, là. – Il passa un doigt sur son front. – Que tu ne m'aimes pas, ok, moi je m'en moque. Et je ne suis pas aveugle, j'avais très bien remarqué ! Mais faut pas pousser le bouchon ! Tu aimerais qu'on dise du mal de toi ? Non, je ne crois pas, non. Holly est assez grande pour prendre ses propres décisions. Alors, soit sympa et fous moi la paix !! »

Gabe tourna alors les talons et regagna l'enceinte de l'Université. Une chose était sûre, cela lui avait fait du bien. Il se sentait plus léger. Quant à Ronan, il resta planté près de l'arbre, l'air hagard. C'est qu'il en a dans le coffre ! Je n'aurais jamais cru… Mais ça ne change rien… Il y a quelque chose qui me gêne chez lui. Je ne sais pas quoi, mais j'ai du mal à lui faire confiance.

 

 

Chapitre 4 >>> >>>