Chapitre 3

 

Quartiers malfamés

Eleanor faisait les quatre cents pas devant la vitrine grillagée d'une boutique abandonnée. Garret était bien trop long. Elle regarda au loin. Décidemment, ce mec n'était pas une flèche. Elle avait besoin de son aide sur l'instant, mais toujours aucun signe de lui. Tant pis ! Elle ne pouvait plus attendre. Cela faisait bien une quinzaine de minutes qu'ils étaient entrés là-dedans et le pire pouvait très bien s'être produit. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, c'était viscéral. Elle éprouvait la même impatiente, la même nécessité, la même envie d'intervenir qu'elle avait ressenti la veille. Elle se dirigea donc dans la ruelle adjacente à la vieille bâtisse et descendit jusqu'à la petite porte qui se trouvait en contrebas. Là, elle tourna doucement la poignée et passa sa tête par l'entrebâillement afin de vérifier que le passage était libre. Il n'y avait aucun bruit et la seule source de lumière était cette faible lueur émise par une ampoule fixée au plafond. Autant dire qu'elle n'y voyait presque rien. Elle s'avança doucement jusqu'à une nouvelle porte qu'elle ouvrit toujours avec précaution. Elle se trouvait à présent dans un long couloir poussiéreux où des toiles d'araignées à moitié arrachées pendouillaient un peu partout. Elle en écarta quelques unes avec ses mains puis s'arrêta net. Ce qu'elle avait pris au départ pour la longue complainte du vent prisonnier de ce couloir étriqué lui paraissait maintenant bien différent. Elle frissonna. Il s'agissait de cris, d'horribles cris, des hurlements de douleurs et ils s'élevaient de ce trou béant qui défigurait le mur du fond. Eleanor s'en rapprocha pas à pas, le souffle court, comme si elle avait couru sur des kilomètres. Il était gigantesque telle la large gueule ouverte d'un ogre prêt à se refermer sur sa proie. Elle appuya sa main droite contre le reste de la paroi et regarda à l'intérieur. Une autre cavité s'ouvrait sur les profondeurs de la terre.

 

Garret leva la tête vers l'enseigne presque illisible de la vieille boutique qui se dressait devant lui et reporta son attention sur la feuille qu'il tenait entre ses deux mains. Il était bien au bon endroit. Alors, pourquoi Eleanor n'était-elle pas là ? Une sorte de malaise s'était emparé de lui dès son arrivée. Plus qu'un malaise, il s'agissait d'un pressentiment, un mauvais pressentiment. Cet endroit respirait le mal. Le mal dans toute l'acceptation du terme, le mal à l'était pur. Les humains empestaient le mal, la pierre, l'air, absolument tout. Une porte claqua, ce qui le fit sursauter. Il se dirigea vers l'endroit où il pensait que le courant d'air s'était produit et s'arrêta devant la dite porte. Il la regarda un instant, inquiet, de plus en plus inquiet. Les rideaux de fer de la boutique étaient abaissés, ses fenêtres condamnées et normalement toutes les portes auraient dû être cadenassées ou au moins verrouillées. Il n'aimait pas ça. Quelque chose lui disait qu'Eleanor avait sûrement pensé la même chose et, telle qu'il la connaissait, vu l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait actuellement, il avait bien peur qu'elle n'ait fait ce qu'il était sûr qu'elle avait entrepris. Il entra aussitôt dans la vaste pièce rectangulaire et fonça jusqu'à la porte du fond, restée grande ouverte. Il avait trop peur pour Eleanor pour penser à sa propre sécurité. Arrivé dans le long couloir, il regarda à droite puis à gauche. De l'air froid lui caressa la joue droite. Sans vraiment réfléchir, il tourna donc sur sa droite et atteignit le mur où la large déchirure découverte par Eleanor s'ouvrait. A ses pieds, une chaussure noire reposait sur le sol, une des chaussures d'Eleanor. Le pire était arrivé, Garret le savait. Il devait la retrouver. Il avait promis à Morgan que les choses s'arrangeraient. Il l'avait également promis à Eleanor. Il jaugea alors la profondeur de la fosse, s'accroupit, cramponna fermement le rebord du puit et se laissa suspendre dans le vide. Enfin, il regarda une dernière fois vers le bas avant de lâcher prise.

 

QG des mercenaires

Le lieutenant Boyle, accoudé au panneau de contrôle de l'unité centrale du bunker, était tourné en direction de Fergus et des frères Oswald. Il avala une gorgée de café et poursuivit ses explications :

« - Donc, après élimination de tous les démons marins reconnus comme pacifiques, j'ai pu réduire le chiffre à une vingtaine d'espèces. – Ses yeux se posèrent sur Morgan. – Vous êtes bien certain que la créature de votre vision avait des mains humaines ?

- A la seule différence qu'elles étaient palmées et grisâtres.

- Très bien. – Harry Boyle pianota rapidement sur son clavier et une série d'images défila à toute vitesse sur l'écran. – 13 espèces…. – Il recommença à saisir des données. – … Et nous savons que celle qui nous intéresse à une prédilection pour les naufrages à l'air accidentel. – De nouvelles images défilèrent sous les yeux des quatre hommes.

- Vous pouvez revenir en arrière ? – Intervint brusquement Morgan.

- C'est comme si c'était fait. – Le lieutenant s'empara de sa souris et cliqua.

- Encore… Encore… Ouais, continuez… … … … … Stop ! – A l'écran le croquis d'une créature à l'apparence humaine pourvue de pieds et de mains palmées venait de s'afficher. – C'est ça…

- Mais tu n'as vu que l'une de ses mains, non ?! – Gabe regardait son frère d'un air dubitatif.

- Sur le port, la marque laissée par la créature était à moitié effacée. Dans ma vision, par contre, je l'ai vu très clairement. Et c'était le même motif que ce tatouage qu'il a sur le torse. – Fergus, Gabe et Boyle regardèrent une nouvelle fois l'ancienne gravure qui apparaissait à l'écran et posèrent leurs regards sur le torse du démon. Une figure tribale de forme circulaire y figurait. – De quel démon s'agit-il ? – Demanda Morgan à l'ancien militaire.

- Un syren. Et… tiens, voilà quelque chose d'intéressant. Pour les tuer il faut transpercer leurs branchies inférieures, c'est-à-dire… celles qui se trouvent au niveau de l'estomac.

- Et quoi d'autre ? – Interrogea Gabe.

- Ils sont très puissants en raison de leurs muscles plus développés que ceux d'un être humain normal. Sinon, à part leur apparence, il n'y a pas grand-chose d'autre à signaler.

- C'est plutôt rassurant. Etant donné que nous ne sommes pas des êtres humains normaux, on a plutôt toutes nos chances. N'est-ce pas, Morgan ?

- Ne soyons pas trop optimistes. Je préconise plutôt la prudence.

- Tu as l'art et la manière de remonter le moral. Tu le sais ça !

- Je suis de l'avis de Monsieur Morgan. – Intervint alors Fergus. – Scott… Le capitaine Patterson et le sergent Erickson étant absents, je pense qu'il nous faudra vraiment redoubler de prudence et je ne saurai jamais assez insister là-dessus.

- Nous ?! – Morgan secoua la tête. – Non, Fergus. Il est hors de question que vous nous accompagnez.

- Je pourrai vous être utile.

- J'ai dit non ! Nous avons besoin de vous, vous comprenez. Alors, je ne risquerai votre vie pour rien au monde.

- Vous ne pourrez pas m'en dissuader.

- C'est un ordre.

- Alors, considérez que je ne suis plus à votre service. – Fergus et Morgan se toisèrent du regard, ni l'un ni l'autre ne voulant lâcher prise.

- Laisses-le venir Morgan. On ne sera pas trop de quatre. – S'interposa Gabe afin de mettre fin à ce face à face des plus mal venu.

- Et il nous faut faire vite. – Poursuivit Harry Boyle. – Le Voyager of The Sea a amarré il y a un peu moins d'une heure. Ce qui nous laisse quatre heure pour agir. »

 

Port de Lawson

Un léger voile nuageux, dont l'aspect cotonneux conférait à la lune une apparence spectrale, recouvrait la voûte céleste. La lueur diaphane qui se dégageait de l'ensemble se reflétait sur les eaux paisibles du port, et l'on aurait pu croire que ciel et mer ne faisaient plus qu'un. Accaparés par les révisions de l'immense navire qui mouillait là, les ouvriers chargés de la maintenance ne remarquèrent même pas l'ombre furtive qui passa derrière eux pour se faufiler entre deux énormes piles de barres de fer. Encapuchonné sous un pull-over bordeaux, Janna risqua un œil au dehors. Jusqu'ici rien à signaler. Pas de bruissements ni de clapotis, ils devaient attendre la désertion des quais. Elle réintégra donc sa cachette et s'adossa à la pile qui la dissimulait aux yeux des manœuvres. Voilà, tu y es ! Tu ne peux plus reculer maintenant… Oui, mais es-tu bien sûre de savoir ce que tu fais ?... … De toute manière, je ne peux pas tomber plus bas que je ne le suis déjà. Et si je venais à disparaître… Il n'y aurait personne pour s'en soucier. Alors oui, je suis sûre. Janna hocha la tête. Elle était décidée, et rien ni personne ne pourrait l'empêcher d'entreprendre la mission qu'elle s'était imposée. Non, jamais.

 

La camionnette blanche de l'équipe chargée de la protection de Morgan et Gabriel entra sur le parking du port et se gara à proximité du bâtiment central. Ses portes coulissantes s'ouvrirent pour laisser passer les frères Oswald tandis que Fergus et Harry Boyle restaient dans le véhicule. En effet, ceux-ci avaient été chargés de surveiller le périmètre et de prévenir les garçons de tout danger éventuel. Morgan passa à son frère l'un de transmetteurs que Boyle venait de leur fournir, ajusta le sien à l'oreille, puis tous deux se dirigèrent à l'arrière de la fourgonnette où ils récupérèrent une superbe épée au manche finement ciselé pour Morgan et deux dagues aux lames striées pour Gabe :

« - Je me demande comment ils se sont procurés de telles armes ? C'est un vrai travail d'orfèvre !

- Oui, de véritables antiquités… Mais bon, on reparlera de ça plus tard. – Morgan retourna vers l'avant. – On y va. Faites attention à vous.

- C'est à vous de rester prudent – Répondit Fergus.

- Et si jamais les choses tournent mal. – Poursuivit le lieutenant. – Contactez-nous, on arrivera sur le champ. »

Morgan opina de la tête et rejoignit son frère qui l'attendait un peu plus loin.

 

Quartiers malfamés – Sous-sols

Cela faisait bien une demi-heure que Garret arpentait les tunnels nauséabonds des égouts sans trouver la moindre trace de son amie. Plus le temps passait plus son angoisse s'intensifiait et plus il était parcouru de frissons. Que s'était-il passé exactement ? Il l'ignorait totalement. Mais il commençait à connaître ce quartier maintenant et ce qu'il en savait ne le rassurait guère. Même ces égouts étaient glauques. Il percevait toutes sortes de bruits, des frémissements, des crissements, des échos, des grondements et tous résonnaient sinistrement à ses oreilles. Il n'était pas quelqu'un de courageux. Il ne l'avait jamais été. Et pourtant cela faisait deux fois qu'il était contraint de jouer au héro. Avait-il à ce point la tête de l'emploi ? Il resserra l'étreinte de ses doigts autour de la crosse de son révolver. Il faut que je retrouve Eleanor. Il faut que je retrouve Eleanor. Il faut que je retrouve Eleanor…

 

Sa tête lui faisait atrocement mal, à tel point qu'elle avait l'impression que son crâne allait exploser. Elle sentait les larmes monter jusque sous ses paupières closes et pourtant, à part un faible gémissement, elle était incapable de produire le plus petit sanglot, tant son larynx s'était contracté. Après un effort qui lui parut hors du commun, elle parvint à ouvrir à demi ses grands yeux bleus, laissant échapper toutes les larmes qui inondaient son regard. Eleanor tenta de discerner l'endroit où elle se trouvait, mais hormis quelques formes aux pourtours vagues, elle ne distinguait rien. C'était comme si un voile recouvrait son visage. Une ombre masqua son champ de vision. Elle tourna très légèrement la tête afin de la suivre et fut éblouie par une lueur orangée qui vacillait dangereusement devant elle, ce qui l'obligea à cligner des yeux. Lorsqu'elle les rouvrit entièrement, sa vision était redevenue parfaitement claire. Eleanor découvrit alors avec horreur qu'elle était enchaînée à un mur, pieds et mains liés, dans une sorte de crypte très humide, éclairée par deux simples torches, situées de part et d'autre de l'entrée. Elle sentit quelque chose frôler son pied nu et baissa la tête. Elle retint un cri en découvrant qu'il s'agissait d'un rat qui léchait allégrement le sol. Et c'est là qu'elle remarqua le sang. Du sang coulait entre les rainures des pierres, du sang dont les rats se repaîtraient. Elle suivit la longue traînée et s'arrêta horrifiée sur le corps d'un homme, lui aussi enchaîné, dont la tête reposait mollement sur son torse. Il lui manquait un bras, un bras qu'on lui avait arraché. Un geignement presque inaudible franchit le seuil de ses lèvres.

 

Port de Lawson

Un grand clap réveilla en sursaut une Janna qui s'était assoupie à force d'attendre. Elle regarda du côté du Voyager of The Sea et constata que les ouvriers avaient vidé les lieux. Une série de claps moins bruyant que le précédant lui indiqua qu'il y avait du mouvement du côté du navire de croisière. Elle sortit alors de sa cachette et se rapprocha à pas feutrés de la coque du bateau. Une main palmée se cramponna aux rebords du quai et Janna retira aussitôt la petite machette qu'elle avait dissimulée sous son pull, la tenant fermement devant elle. Mais elle n'eut le temps de rien qu'un violent coup porté à son dos la propulsa quelques mètres plus loin. Elle tomba lourdement sur le sol, face contre terre, et se retourna juste au moment où le syren qui l'avait attaqué par derrière se jeta sur elle. Elle prit sa machette entre ses deux mains et s'en servit pour essayer de repousser son assaillant qui, lui, essayait de l'étouffer avec. Finalement, Janna lui donna un coup de genou dans l'estomac puis le repoussa avec son arme avant de se relever. Le deuxième syren était à présent hors de l'eau et la menaçait à son tour. Janna recula et regarda derrière elle. Le premier s'était remis sur pied. En tout cas, même si elle était en mauvaise posture, elle avait découvert au moins une chose. Son clan n'avait rien à voir avec les naufrages. Il s'agissait des syrens des mers du Sud, les syrens du clan Cruzada. Ils étaient les ennemis jurés de sa famille. De nombreuses guerres entre les deux clans avaient marqués les siècles sans que jamais ni l'un ni l'autre ne prennent le dessus. Et à présent, elle, Juvenka Kovalevsi, se dressait seule contre un clan ennemi. C'était encore pire qu'avoir à affronter les siens. Un objet de couleur argentée passa comme une flèche sous ses yeux et alla se ficher dans l'épaule du syren le plus proche de sa position. La jeune femme dévia le regard afin d'identifier la provenance du projectile et reconnut les deux flics qu'elle avait croisée le matin même. Celui aux cheveux bruns esquissait un large sourire :

« En plein d'en le mille !! »

Les deux syrens se jetèrent un coup d'œil furtif et battirent en retraite en effectuant un plongeon spectaculaire. Janna ne pouvait pas les laisser partir comme ça. Elle savait qu'ils reviendraient plus nombreux. Elle n'avait pas le choix. Elle se morpha en syren sous les yeux éberlués de Morgan et Gabriel. La peau de son visage avait pris une teinte gris-bleu harmonieusement nuancée dont l'aspect poreux était accentué par sa translucidité. Une peau fine et souple reliait à présent chacun de ses doigts et bien qu'elle avait les yeux plus globuleux, elle était belle, attirante, vraiment attirante. Mais, c'était aussi une syren. Morgan secoua la tête pour reprendre ses esprits et posa sa main sur l'épaule de son frère :

« Vite, elle va nous échapper ! »

Gabe se réveilla de sa douce léthargie et se précipita tout comme son frère vers la jeune femme qui avait retirée son pull laissant apparaître des bras musclés. Elle plongea, suivie de près par les deux frères, mais n'eut pas le loisir de rattraper ses congénères. Morgan lui avait saisit la cheville, l'empêchant d'aller plus loin. Gabe arriva ensuite à son niveau et la traîna de force jusqu'à la surface :

« - Mais lâchez moi !! Bon sang vous êtes cons ou quoi ! A cause de vous, ils vont débarquer en surnombre ! Mais lâchez moi saleté de flics !!!

- Holà, du calme… - Fit Gabe en resserrant son étreinte afin maintenir son contrôle sur cette furie. Malheureusement pour lui, elle s'agita encore plus. – J'ai dit. Du calme !!! – Janna sursauta et cessa de se débattre. – Ben voila. Ce n'était pas trop demandé…

- Il faut la ramener sur la berge. – Intervint Morgan. – Et je vous conseille de restez tranquille, vous. – Menaça-t-il la jeune syren qui, entre-temps, avait repris son enveloppe humaine.

- C'est bon, c'est bon… »

Tous trois atteignirent la rive et se hissèrent sur le quai. Gabe se laissa aussitôt tomber sur le dos, épuisé par tous les efforts qu'il venait de réaliser, Janna resta assise sur le rebord la mine renfrognée, tandis que Morgan se releva dans la foulée :

« - Si j'ai bien tout compris, tu étais là pour les empêcher de couler ce bateau, tout comme nous ?

- Non, ça, pas comme vous. Parce qu'avec moi, ils ne se seraient pas échappés. – Répondit-elle sur un ton dédaigneux.

- Mais oui bien sûr. – Répondit Gabe qui s'était redressé en s'appuyant sur ses avant-bras. – Et sans mon intervention tu t'en serais sortie toute seule face aux deux autres… Laisses-moi rire.

- Je ne vous ai pas permis de me tutoyer.

- Ta permission, on s'en passera. – Répondit simplement Morgan. – Moi, ce qui m'inquiète c'est qu'ils vont revenir et plus nombreux. Nos objectifs étant les mêmes, pourquoi ne pas travailler ensemble ?

- Je ne travaille pas avec des flics.

- Hé, réveilles-toi ma belle ! – Gabe secouait la tête, consterné. Il faut dire qu'elle l'avait exaspéré – Si on avait été des flics, tu ne nous aurais jamais trouvé là. Et puis franchement, on est loin d'avoir la tête de l'emploi. – Janna dévisagea pour la première fois les deux garçons. Le brun devait avoir son âge, il était un peu trop jeune pour être flic. Quand au blond, il n'avait pas l'allure d'un flic, elle en avait assez côtoyé pour s'en rendre compte.

- Très bien, faisons équipe. – Le visage de Morgan s'orna d'un léger sourire.

- Moi c'est Morgan et lui, c'est mon frère Gabe.

- Janna. »

 

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