Chapitre 4

 

Maison bourgeoise. – Quartier résidentiel, Burningham, Angleterre

Le feu crépitait dans la cheminée, dansant, tournoyant sous le regard absorbé de Tyler Abrahams. Ses deux bras reposant sur les accoudoirs du fauteuil dans lequel il était installé, l'homme à la peau sombre arborait une mine obscure. Il avait subi un nouvel échec cuisant et il savait parfaitement que ces crétins de l'Assemblée n'accepteraient pas encore bien longtemps cette situation. Et il était hors de question que quelqu'un prenne sa place, ça non. Il s'agissait de sa mission et puis il voulait offrir à sa femme et à ses enfants une vraie vie de famille. Il ne devait pas se faire évincer, jamais. Le cri strident de sa petite fille le tira de ses pensées :

« - Papa ! Papa ! Papa ! – La fillette trottinait tout sourire et en couche culotte en direction de son père les cheveux gouttant sur le parquet, toute fière de lui montrer qu'elle avait appris à marcher en son absence. Abrahams la saisit au passage et la déposa sur ses genoux.

- Et bien, et bien, jeune fille… Je m'absente quelques jours et te voilà prise de la folie des grandeurs. – Il commença à la chatouiller.

- Hihihihihihihihihihi !! Allêtes ! hihihi ! Allêtes, Allêtes !

- Comment ? Ha, tu en veux encore… - Et il repartit de plus belle.

- Hihihihihihihihiihihiii !

- Calleigh Chiara Abrahams ! – Gronda sa mère qui venait d'apparaître sur le seuil de la porte du salon. – Ca te fait plaisir de faire courir ta mère à travers toute la maison ? – Elle se dirigea vers le fauteuil et reprit sa fille des bras de son époux. – Regardes-moi ça ! Tu en as mis partout… - Elle déposa Calleigh sur le sol, s'accroupit, attrapa la serviette qui était posée sur son épaule et commença à essuyer la chevelure hirsute de la fillette.

- Pouah ! Non ! Non ! Beurk ! – Calleigh remuait la tête avec énergie car elle n'aimait pas du tout ça.

- Ca t'apprendra à me désobéir petite polissonne. – Lui répondit sa mère sur un ton faussement colérique.

- J'ai l'impression qu'elle est pire que Jay à son âge, celle-ci. – Remarqua Abrahams en souriant à sa femme.

- Ce n'est qu'une impression, chéri. C'est exactement la même que Jay. – Paula Abrahams se releva, sa fille dans les bras, et replaça la serviette mouillée sur son épaule. – Bon, on va sécher tout ça, un coup de brosse et au lit jeune fille. – Elle se tourna vers son mari. – Tyler, ne te fais pas de soucis, tu veux ? Les choses ne se sont peut-être pas déroulées comme tu le voulais, mais ta promotion tu vas l'avoir, j'en suis sûre. Quant à nous trois, on peut bien encore patienter pendant quelque temps. – Abrahams esquissa un faible sourire. Son épouse était remarquable et c'était pour ça qu'il l'aimait.

- Je vais aller coucher Jay pendant que tu t'occupes de Calleigh. »

Il se leva et quitta le salon accompagné de son épouse et de sa fille. Les flammes s'agitaient toujours dans la cheminée.

 

Quartiers malfamés – Sous-sols

Garret venait de s'aventurer dans un nouveau tunnel quand il perçut des sortes de petits piaulements qui provenaient de la galerie adjacente. Ne pouvant revenir sur ses pas, de peur de se perdre dans les méandres de ce labyrinthe interminable, il poursuivit son chemin jusqu'à ce qu'il atteigne un nouveau passage lui permettant de déboucher dans le souterrain parallèle. Là, il prêta l'oreille plus attentivement et se fia à ces piailleries sinistres pour se repérer. Plus il s'en approchait, plus le charivari s'accentuait, plus la puanteur affluait et plus il avait envie de s'enfuir, ce qu'il regretta de ne pas avoir fait après avoir mis les pieds dans une alcôve remplie de rats. Ils grouillaient par milliers dans cet unique endroit, comme si quelque chose les avait irrémédiablement attiré. L'odeur ici était presque insupportable. Garret manqua par trois fois de défaillir. Il fallait qu'il parte de là au plus vite. Alors qu'il tentait de se frayer un chemin au milieu de cette colonie de rongeurs répugnants, il fit remonter ce quelque chose de la vase boueuse dans laquelle il pataugeait. Un pied à moitié bouffé et en décomposition avancée venait de s'imposer à lui. Il recula, sous le choc de cette vision intolérable dont l'image restait gravée dans son esprit comme la marque indélébile laissée par un fer rouge. Son talon rencontra un nouvel obstacle. Garret se retourna et découvrit avec effroi le squelette auquel restaient attachés quelques lambeaux de chair :

« Mon dieu ! Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Hh… Hhhh… Hhhhhhh… »

L'anthropologue se précipita de l'autre côté de l'alcôve, mais n'eut pas le temps de se remettre de ses émotions. L'écho de pas se rapprochant de sa position, l'incita à réagir rapidement et avec perspicacité. Il s'agenouilla et s'introduisit dans la cavité murale qu'il avait repérée, suffisamment large et profonde pour le cacher de qui que ce fut. Deux paires de jambes passèrent devant son trou. Garret leva les yeux et reconnut les hommes à la peau diaphane du Red River , ceux qui avalaient cette étrange mixture verte. Ils transportaient le corps sans vie d'un homme auquel il manquait un bras. Arrivés devant la fosse, ils le jetèrent en pâture aux rats comme si il s'agissait d'un simple sac d'ordures, puis ils rebroussèrent chemin. Garret agita sa main afin de faire fuir le rat qui était venu lui tenir compagnie dans sa tanière et pour lequel il avait retenu plusieurs gémissements alors qu'il lui léchait les doigts, puis sortit de sa cachette. Il regarda en direction des deux hommes qui venaient de tourner sur la gauche et leur emboîta le pas.

 

Port de Lawson

La portière côté passager du van de l'équipe de protection s'ouvrit sur un Fergus qui descendit du véhicule, un ensemble de vêtements propres suspendus à son bras droit. Lorsqu'il arriva à l'arrière de l'automobile, il contourna l'un des battants de la double porte et déposa les dits vêtements entre Morgan et Gabriel. Le cadet, le torse nu et une serviette posé sur les genoux, s'empara du t-shirt noir qui lui appartenait et l'enfila aussitôt :

« - Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? – Demanda-t-il à son aîné.

- On n'a plus vraiment le choix. – Morgan attachait le dernier bouton de sa chemise écrue. – Il nous faut embarquer sur le Voyager of The Sea.

- Et vous comptez y parvenir comment ? Par l'opération du saint esprit ?! Les places sont réservées longtemps à l'avance pour ce genre croisière. – Objecta Janna avec un certain plaisir, qui s'était enroulée dans sa propre serviette et attendait debout, un peu en retrait des autres.

- Quand on s'appelle Oswald, ce n'est guère un problème. – Répondit ce dernier nullement embarrassé par la remarque de la jeune femme alors qu'il revêtait un jean bleu marine par-dessus son caleçon.

- Ce qui signifie ? – Interrogea-t-elle avec un mélange de scepticisme et d'intérêt. Morgan s'empara du t-shirt et du jean qui restaient, se rapprocha de la brunette et lui tendit les vêtements.

- L'argent fait tourner le monde…

- Et nous sommes loin, très loin d'en manquer. – Termina Gabe qui s'était enfin levé. Janna monta à l'arrière du van et rabattit l'une des portes.

- Si vous permettez, j'aimerais bien pouvoir me changer en paix. – Sur ce, elle ferma le second battant sous le regard souriant de Fergus.

- Je trouve cette jeune demoiselle, vraiment charmante.

- Vous rigolez ?! – Vociféra aussitôt un Gabe outré. – Jusqu'ici, je lui trouve plutôt mauvais caractère, un sacré sale caractère.

- Oui, c'est toujours comme ça que ça commence. – Fergus jeta un œil amusé à Gabe et s'en retourna.

- Quoi ?! Hé ! – Gabe se tourna vers son frère. – Mais, qu'est-ce qu'il a voulu dire ?

- Rien. Il te taquine, c'est tout. »

Les portes arrière du van s'ouvrirent alors, interrompant la conversation entre les deux frères. Les habits que portaient Janna étaient à peine trop larges pour elle, mais cela ne semblait pas l'ennuyer. Elle jeta son débardeur blanc et son jean encore bien humide à Morgan qui les attrapa au vol :

« Ses billets, on les achète oui ou non ? »

 

Le hall d'entrée du « Voyager of The Sea » était envahi par les voyageurs qui venaient d'embarquer ou réembarquer à bord du luxueux navire de croisière. Au milieu de tout ce flot d'individus en activité, un groupe de cinq personnes débattait au centre du spacieux vestibule :

« - Oui, mais pourquoi des éclaireurs ? – Demanda Morgan en s'adressant à Janna.

- Ils sont là pour vérifier que rien ne s'interposera au moment où les autres passeront à l'attaque. Si ils ne reparaissent pas dans l'heure qui suit, cela veut dire que tout ok, car ensuite ils suivent le navire jusqu'au lieu choisi pour lancer l'offensive.

- Donc, notre intervention n'a fait qu'aggraver la situation… - Déduisit Gabe, l'air songeur.

- Non, si vous n'étiez pas arrivé, c'est moi qui aurais tout envenimé. Je pensais avoir à faire à ma famille, mais il s'agit en fait d'un autre clan, de nos ennemis jurés. Ils seraient aller avertir les leurs avec ou sans vous… Et tu ne m'aurais jamais sauvé la vie. – Lui répondit-elle en inclinant la tête afin de le remercier.

- Comment procèdent-ils ? – Demanda Boyle, soucieux de revenir au principal problème qui les préoccupait tous.

- La coque. C'est le point faible de tous les bateaux et… avec tout ce qu'il existe à la surface comme dans les profondeurs des mers du globe, il n'est pas difficile de provoquer un accident, qui d'ailleurs sera considéré comme tel puisque la cause du naufrage sera effectivement due à un phénomène naturel et imprévu.

- Ingénieux. – Formula Fergus impressionné par l'intelligence de ces créatures sous-marines.

- Dans ce cas, nous n'avons pas trente six mille solutions. – Reprit alors Morgan. – Monter sur le pont et faire le guet. Je propose de nous séparer. Boyle, vous suivez le bateau comme convenu. Fergus, vous aurez en charge la passerelle est. Gabe, la passerelle ouest. Janna, l'arrière du navire. Et moi, l'avant.

- Vous avez tous vos oreillettes ? – S'enquit Boyle qui attendit la confirmation de chacun. – Alors c'est parti ! »

Il se dirigea vers la passerelle d'embarquement tandis que les autres partirent en direction des escaliers pour monter à l'étage supérieur. Là, ils retrouvèrent le reste voyageurs qui, tous agglutinés les uns sur les autres devant les rambardes du pont, adressaient leurs au revoir à ceux qui les saluaient depuis les quais d'arrimage. Le bateau émit deux alertes sonores et commença à s'éloigner. Les voyageurs désertèrent petit à petit le pont, bien décidés à profiter au plus vite des plaisirs de la croisière. Il était temps pour les quatre alliés de se séparer et de rejoindre leurs positions.

 

La coque, située en proue du Voyager, fendait les flots du Golfe avec la précision d'un chirurgien. Penché juste au-dessus, les mains cramponnées à l'une et l'autre des rampes bâbord et tribord du paquebot, Morgan observait la surface de l'eau. Habitué à l'obscurité de cette nuit peu étoilée, ses yeux n'avaient pas repéré l'ombre d'un syren. Il regarda sa montre : 0 h 05. Ils avaient quitté le port depuis déjà quinze minutes. Que faisaient-ils ? Janna avait parlé de surnombre et pourtant, toujours pas le moindre signe de vie de leur part. Son esprit s'égara. Il se demandait où était Eleanor en cet instant et ce qu'elle pouvait bien être en train de faire. Lui en voulait-elle toujours ? Il ne remarqua pas les quelques formes sombres, nageant près d'un mètre sous la surface, qui longèrent la coque.

 

Gabe arpentait la passerelle ouest depuis environ une trentaine de minutes sans qu'il ait noté quoi que ce fût d'alarmant. Cependant, il ne relâcha pas sa surveillance, sachant que les syrens pouvaient surgir à tout moment, comme Janna le lui avait bien fait comprendre. Il arriva au nouveau de la poupe, s'accouda à la balustrade et expira fortement :

« - J'ai horreur de ça… Restez-là, à attendre les bras croisés… C'est rageant ! – Il tapa les barres métalliques avec ses bras. Janna, qui se trouvait quelques mètres plus loin, se rapprocha de lui.

- Pour le moment, on ne peut rien faire de plus.

- Je sais bien… - Le cadet des Oswald tourna la tête vers la jeune syren. – Toi et les tiens, vous croyez à l'existence de l'Atlantide ou s'agit-il pour vous simplement d'un mythe ?

- Pour beaucoup, il s'agit simplement d'un mythe. Mais pour les plus anciens d'entre nous, ils ont bel et bien existé. Ils racontent aux enfants certaines histoires qu'ils disent tenir de leurs parents avant eux et ainsi de suite… – Elle marqua une pause, hésitante. – Personnellement, je ne sais pas quoi penser… Il y a bien ces étranges symboles… que j'ai trouvés un jour dans cette grotte, apparue à la suite d'un tremblement de terre…

- Ah oui ? – Répondit tout à trac Gabriel, soudainement très intéressé.

- Pourquoi tu t'intéresses à ça ?

- Je suis à moitié atlante. Ma... – Gabe s'interrompit brusquement. – Tu as entendu ? »

Les deux jeunes gens se penchèrent au-dessus de la rambarde et examinèrent les eaux qui remuaient le long de la coque du bateau, mais ne remarquèrent rien de suspect. Pourtant, un syren se hissa sur le pont à l'aide de ses deux bras à hauteur de l'ancre tandis qu'ils regardaient vers le bas, suivi de près par deux autres de ses congénères. Gabe entendit un couinement et redressa aussitôt la tête. Il prit Janna entre ses bras, sans crier gare, et l'écarta de justesse du parapet au moment où un syren se jetait sur elle :

« Mais qu'est-ce… »

Janna ne prit pas la peine d'achever sa question. Cinq syrens se dressaient, le regard noir, devant eux. Elle sortit sa machette de la ceinture de son jean :

« - Cinq, c'est faisable… ? – Dit-elle à Gabe pour se motiver.

- Dix, beaucoup moins évident. – Il l'invita à regarder derrière son épaule.

- Est-ce que je t'ai dit que je suis une bien piètre guerrière ? – Lui répondit-elle alors qu'ils se mettaient dos à dos.

- C'est pas un souci, enfin… - Le jeune Oswald posa un doigt sur son oreillette. – Morgan ? Si tu pouvais te ramener et fissa… Ils sont là… Vite ! »

Gabe fit tourner avec dextérité la dague qui lui restait entre ses doigts et se jeta sur les syrens qui lui faisaient face. Il tendit son bras pour essayer d'atteindre les branchies abdominales de celui qui était le plus proche, mais ce dernier l'évita d'un petit bon vers l'arrière, tandis qu'un autre entreprit de se saisir du bras de Gabe afin de l'envoyer valdinguer dans les airs. En lieu et place, il reçut un violent coup de coude dans le menton, porté avec véhémence par le jeune homme brun. De son côté, les bras en l'air et les deux mains placées à chaque extrémité de son arme, Janna tentait tant bien que mal de repousser le syren qui voulait la lui arracher. Comme il était bien trop fort pour elle, elle profita du fait qu'il avait les jambes suffisamment écartées pour lui asséner un coup de genou dans les parties. Il lâcha prise, ce qui la déstabilisa légèrement, mais elle reprit très vite son équilibre. Malheureusement pour elle, son adversaire s'était lui aussi rétabli et semblait pressé de lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle recula, guère rassurée, et remarqua du coin de l'œil ce mastodonte qui attendait de la cueillir et ce tout sourire. Il avait les bras tendus, prêts à l'étreindre tels deux puissants étaux. Au moment où il les referma pour se saisir de la jeune femme, Janna se baissa prestement et en profita pour faire un croche-pied à son vis-à-vis qui chuta sur le dos. Entre-temps, le mastodonte s'était penché pour l'attraper, mais elle l'évita de justesse en effectuant un joli roulé-boulé sur le côté. Prête à se relever, son regard rencontra deux pieds palmés. Ses yeux suivirent alors les courbes du corps de ce syren pour finir par se poser sur son visage, un visage féminin. Janna ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. La syren esquissa un large sourire de satisfaction :

« Quel plaisir de te revoir, Juvenka… »

Puis, son pied rencontra la figure de Janna qui s'écroula sur le sol, inconsciente. La syren ordonna alors à deux des siens de s'emparer de la jeune femme. Gabe qui venait de saigner l'un de ses adversaires qu'il était parvenu à plaquer au sol, se tourna du côté de son amie en se relevant. Sa dague était couverte du sang du syren qui s'écoulait de la lame, en passant par le manche, à son bras, pour se répandre à grosses gouttes en une mare rouge vermeille. Il vit alors les deux syrens chargés de transporter Janna se jeter à la mer, leur paquet avec eux :

« Janna ! Nonn !! »

Gabe envoya un direct du droit à la figure du mastodonte qui lui barrait le passage alors qu'il se précipitait vers la rambarde, puis se baissa pour enchaîner avec un uppercut dans l'estomac. Le colosse eut la respiration coupée et Gabe en profita pour lui balancer un puissant coup de pied qui lui fit quitter terre pour retomber lourdement sur le sol. Gabe se précipita vers l'endroit où il avait vu disparaître Janna et regarda vers la mer. Il ne vit rien ni personne. Quelqu'un lui enserra la tête par derrière. Il se débattit en essayant de faire lâcher prise à son agresseur, sans y parvenir. Plus il lutait, plus il sentait ses forces l'abandonner. Puis soudain, ce fut la libération. Il vit une tête tranchée tomber à l'eau et se retourna. Morgan se tenait derrière le corps sans tête de l'assaillant de son frère qui s'effondra sur le sol, son épée sanguinolente brandie devant lui :

« - Ca va ?

- Oui… je crois… Ja…nna.

- Je sais, quand tu m'as contacté, j'ai rejoint Fergus, - Gabe remarqua alors Fergus qui se tenait quelques mètres derrière Morgan. – et alerté Boyle. Il a vu toute la scène et s'est empressé de loger une fléchette dotée d'un émetteur dans l'épaule d'un syren.

- Super, débarrassons-nous d'abord d… ! – Gabe regarda autour de lui, éberlué. – Mais… Où sont-ils tous passés ?!

- Quand nous sommes arrivés, il ne restait plus que deux ou trois syrens.

- Je ne comprends pas… il y a encore quelques minutes, ils arrivaient de partout !

- Ils ont peut-être obtenu ce qu'ils voulaient. – Nota Fergus en posant sur l'un et l'autre des deux frères un regard mystérieux.

- Mais, ils voulaient couler ce bateau ! – Objecta Gabe qui ne comprenait pas.

- Sauf qu'ils détiennent maintenant une chose plus précieuse encore à leurs yeux que de couler un simple bateau… - Poursuivit Morgan à l'intention de son frère.

- Janna… »

Morgan hocha la tête. Ils n'avaient pas une minute à perdre. Qui savait jusqu'à quelle profondeur le mouchard était encore susceptible d'émettre. Il contacta le lieutenant Boyle afin qu'il vienne se placer à hauteur du Voyager , puis les trois hommes regagnèrent l'intérieur du navire.

 

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