Chapitre 6

 

Glasgow – Avenue principale

Les mains sur le volant, l'inspecteur O'Grady attendait que le feu passe au vert. La radio diffusait un vieux standard des années soixante dix dont il reprenait le refrain de sa grosse voix. Un flash spécial interrompit le cours de l'émission.

Mais que se passe-t-il à Drumchapel ? Après les terribles émeutes qui ont eut lieu il y a une quinzaine de jours, un nouvel incident vient de plonger les habitants de ce quartier dans un profond émoi. Le corps d'un homme, encore non identifié, a été retrouvé criblé de balles non loin d'un vieil immeuble abandonné. Selon le médecin légiste, la mort se situerait entre deux heures et deux heures et demi du matin. Aucun témoin ne se serait manifesté…

O'Grady fit brusquement demi-tour. Il avait une piste. La blessure infligée à Ira Oswald remontait elle aussi aux environs de deux heures du matin. Ce ne pouvait pas être une coïncidence, il fallait qu'il se rende sur place.

 

Extérieur Glasgow – Manoir Oswald

Avec la tombée de la nuit, les dernières voitures de police encore en stationnement sur la propriété des Oswald quittèrent les lieux. Ils étaient loin maintenant. Fergus tira les rideaux et partit avertir ses deux jeunes maîtres qu'ils n'allaient plus tarder. Alors qu'il traversait le couloir, on frappa à la porte. Ce devait être leurs renforts. Mais, ce pouvait être également les autres. Il jeta un coup d'œil à travers le loquet et constata qu'il s'agissait simplement du jeune Monsieur Fisher. Il hésita, mais lui ouvrit tout de même :

« - Monsieur Fisher ?

-  Fergus. – Garret inclina légèrement la tête. – Pourrais-je parler à Morgan ?

-  A quel sujet ?

-  Votre départ.

-  Comment ça ? !

-  Je sais tout. – Se contenta de dire le jeune homme.

-  … - Fergus ne savait que faire. – …Vous trouverez Monsieur Morgan dans la bibliothèque.

-  Merci Fergus. »

Le domestique s'écarta pour le laisser passer bien que très inquiet. A l'heure actuelle, ils étaient sans protection. Le danger les guettait. Mais ce garçon avait l'air décidé, il n'aurait jamais pu le renvoyer.

 

Morgan et Gabriel se recueillaient devant le bureau de leur père, conscients qu'ils ne pourraient jamais le mettre en terre et lui rendre, ainsi, un dernier hommage. Remarquant la pâleur de son frère, Morgan s'enquit :

« - Est-ce que ça va aller ?

-  Je… je voudrais tant être comme toi. Tu es si fort, si courageux. Je ne t'ai pas vu pleurer, pas une seule fois.

-  Je ne suis pas courageux, loin de là. J'ai une trouille, tu ne peux pas savoir…

-  Tu dis ça pour me rassurer…

-  Non, pas du tout.

-  T'inquiètes pas… - Il se redressa. – Je vais tenir le coup.

-  Bien…

-  Tu vas le dire à Fergus, pour Eleanor ?

-  Oui, tout de suite. »

Il posa la main sur l'épaule de Gabriel et sortit de la bibliothèque. A peine venait-il de refermer la porte qu'il rencontra Garret :

« - Qu'est-ce… que tu fais là ?

-  J'ai beaucoup réfléchi depuis cet après-midi. Et… quand je t'ai dit que je t'avais toujours soutenu… c'était vrai. C'est pour ça que, où que tu ailles, je te suivrai.

-  Tu ne peux pas partir, je ne peux pas t'infliger ça ! Le musée d'Archéologie de Glasgow c'est ton rêve, tout autant que le mien !

-  Justement, c'est notre rêve à tous les deux ! Tu te souviens quand on avait 15 ans ? On s'était promis qu'on ne ferait jamais rien l'un sans l'autre. Si tu n'es plus là, travailler au Musée n'a plus aucun sens. Alors je viens, que tu le veuilles ou pas.

-  Tu seras en danger, continuellement…

-  Je le sais.

-  …Alors, bienvenu. »

Morgan sera la main de son ami, puis une chose en amenant une autre, ils se retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre. La lumière s'éteignit brusquement.

 

Dès la coupure de courant, Fergus comprit qu'ils étaient ici. Il fallait qu'il récupère les garçons et qu'ils s'enfuient au plus vite car il se devait de respecter la promesse qu'il avait faite à Ira. Il entre-ouvrit discrètement la porte de la cuisine et risqua un œil au dehors. Le couloir était sombre, il ne pouvait voir à un mètre. Il entendit cependant quelqu'un s'introduire par la porte d'entrée. Ils devaient être deux ou trois, car il avait perçut plusieurs murmures différents. Par-là, c'était trop risqué. Il referma sans bruit et son regard se posa sur la seconde porte qui donnait sur l'extérieur.

 

La bibliothèque baignait dans l'obscurité. Les immenses étagères qui composaient les rayons s'étaient muées en une masse informe à l'aspect terrifiant. Les tempes douloureuses, Gabriel tentait par tous les moyens de faire cesser cette voix qui lui répétait continuellement « Danger…Danger… Danger… » depuis l'extinction des lumières. Il fallait qu'il se calme, il le fallait. Il ferma les yeux et parvint difficilement à faire le vide dans sa tête. Ce travail accomplit, son cerveau prit la relève. Trouver une lampe torche, rejoindre Morgan et Fergus, voilà ce qu'il devait faire. Il se jeta sur le secrétaire et fouilla tous les tiroirs jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il recherchait. La lampe dans les mains, il s'approcha doucement de la porte. Dès qu'il posa la main sur la poignée son cœur s'emballa et faillit s'arrêter définitivement quand, elle s'ouvrit au même instant :

« - Oh merde ! Lâcha -t-il stupéfait. – Ne me refais jamais ça, Morgan !

-  Chuuut… - Lui répondit ce dernier en plaçant l'index sur ses lèvres. – J'ai bien peur qu'on ne soit pas seuls.

-  Tu penses à…

-  Oui.

-  Alors… - Gabe ne termina pas sa phrase, il venait de remarquer la présence d'un second interlocuteur. – Garret ? !

-  Si tu veux bien, je t'expliquerai plus tard. Mais pour le moment, j'ai envie de me tirer de là. – Répondit l'intéressé.

-  Apparemment, il y a du monde en bas. Je ne sais pas où est Fergus et… Garret et moi nous avons entendu une vitre se briser dans l'aile est. Je ne vois que… l'étage supérieur.

-  Allons-y. – Fit Garret empressé. »

Les trois amis grimpèrent les marches qui menaient à l'étage suivant en quatrième vitesse, puis ils coururent sur plusieurs mètres jusqu'au bout de la partie est du Manoir. Ils se retrouvèrent face à une porte en bois de petite taille et à l'aspect miteux. Cette porte donnait sur un escalier de service qui conduisait soit au grenier soit à la buanderie soit à la cuisine. Morgan n'hésita pas une seconde, il l'ouvrit. Il savait que c'était l'unique accès vers l'extérieur, vers leur liberté. Les trois jeunes gens s'engouffrèrent donc dans le petit vestibule. Morgan s'approcha de la rampe, regarda d'abord vers le haut, ensuite vers le bas. Très vite, il reconnut la silhouette qui se tenait au-dessous. C'était elle, sa belle inconnue. Elle leva la tête afin de capturer son regard. Il se retrouva propulsé dans le hall d'entrée. La porte béante laissait passer un vent glacial. Frigorifié, Morgan avançait d'un pas lent, il avait peur, peur de ce qu'il allait découvrir. Son pied heurta un obstacle. Il eut un haut le cœur en découvrant qu'il s'agissait du corps sans vie de l'inspecteur O'Grady, la boîte crânienne explosée. Quelqu'un étreignit soudainement son poignet. Il se retourna :

« - Eh… Tu as vu quelque chose ? – Demanda Garret, inquiet.

-  Il… Il faut que… j'y retourne.

-  Tu n'y penses pas ? … Morgan… - Insista Gabriel.

-  Ecoutez-moi tous les deux. La voie est libre. Descendez jusqu'à la buanderie, de là rejoignez le garage et, mettez-vous à l'abri dans la fourgonnette. Si je ne suis pas de retour dans dix minutes, partez.

-  Mais…

-  Ok, on y va. – Coupa Garret. »

 

L'inspecteur O'Grady s'était garé un peu en aval de la propriété. Il avait remarqué la présence de véhicules suspects non loin de là et préférait ne pas se faire repérer avant qu'il ne se soit assuré que tout allait bien. Arrivé près de la cour, il vit des hommes vêtus de noir et armés qui surveillaient les environs. Lorsqu'ils disparurent de son champ de vision, il se précipita jusqu'à la grande porte et dégaina son arme. Il regarda par l'embrasure. Personne en vue. Il avait bien fait de revenir, surtout après ce qu'il avait découvert à Drumchapel. Le bruit de pas provenant de la cuisine l'alerta. Il se cacha dans le placard qui se trouvait sous l'escalier, en prenant soin de laisser une petite ouverture. Un homme noir sortit de la cuisine. Selon toute vraisemblance, il devait s'agir du chef car il ordonna à l'un des ses hommes d'inspecter le garage et la buanderie. Comme il se rapprochait, O'Grady referma complètement le placard. Il fallait qu'il appelle les renforts, tout ceci ne lui disait rien qui vaille. A lui seul, il ne pouvait pas faire grand chose. Ne détectant plus aucun son, il s'extirpa de sa cachette et fit quelques pas. Une voix l'interpella :

« - Inspecteur…

-  Monsieur Oswald ? !...– Il regarda d'un côté puis de l'autre. – Venez, nous devons sortir d'ici.

-  Si vous franchissez cette porte, vous êtes un homme mort. – L'avertit Morgan tout en descendant les dernières marches.

-  Que voulez-vous dire ?

-  Il faut que vous veniez avec moi, c'est votre seule chance.

-  Notre seule chance, c'est cette porte, Monsieur Oswald.

-  Je vous dis que… »

Une détonation déchira le silence. Du sang gicla sur la figure de Morgan et l'inspecteur O'Grady lui tomba dans les bras. Abasourdi par la vitesse de cette attaque, le jeune homme laissa le cadavre s'écraser au sol. Près de la porte du salon, l'homme noir braquait son revolver sur lui. Il jeta un coup d'œil sur la photo qu'il tenait dans son autre main et s'avança doucement, le sourire aux lèvres. Il allait très bientôt obtenir le siège que lui avait promis l'Assemblée. De son côté, Morgan avait remarqué que la porte du placard était restée entre-ouverte : « Approches, salopard, approches… » se dit-il pour lui-même. Enfin face à face, l'homme noir toisa son rival d'un air supérieur :

« - Et bien, et bien… tu vas me suivre très gentiment. Et si tu me dis où se cache ton frère, je te promets qu'il ne vous sera fait aucun mal.

-  Vas te faire foutre. »

Sur ce, Morgan abattit la porte du placard sur son vis-à-vis et courut le plus vite possible vers l'arrière de la demeure.

 

Au dehors, la pluie poursuivait sa longue plainte monotone et venait se refléter, à travers les lucarnes, sur les murs du garage désertique. Garret fit signe à Gabriel qu'il pouvait le rejoindre sans crainte. Les deux jeunes hommes se dirigèrent ensuite prudemment vers la porte automatique que Gabe venait d'actionner. Soudainement, Garret éteignit la lampe torche et poussa son protégé derrière la voiture près de laquelle ils se trouvaient. Le garage s'illumina. Deux hommes armés de semi-automatiques firent leur entrée et commencèrent une inspection des lieux. Tandis qu'ils s'approchaient de la position des garçons, Gabriel priait Dieu de ne pas l'abandonner, il avait déjà perdu un être cher, il ne voulait pas avoir à subir ça une autre fois. Il savait que si ces hommes les trouvaient, s'en était fini de Garret. Puis, étrangement, le miracle se produisit.

Alpha 1 à Alpha 2… Je répète, Alpha 1 à Alpha 2… Homme à terre… Homme à terre… Avons besoin de renforts…

« Alpha 1, ici Alpha 2… Nous arrivons… A vous… »

… … … …

« - A vous…

-  Allez, viens. Si l'opération foire, on est mal barré. »

Les deux hommes reprirent la direction opposée, au grand soulagement de Gabe et Garret qui sortirent de leur cachette. Malheureusement, Garret donna un coup de pied sur une clef qui se trouvait près de la roue d'une voiture et celle-ci ripa de quelques centimètres sur le sol. Le bruit alerta les deux complices qui rebroussèrent chemin :

« Cours ! – Cria Garret à l'intention de Gabe. »

Une balle vint se ficher dans le genou de Garret qui tomba à terre. Gabriel voulut se pencher pour l'aider à se relever, mais l'un des assaillants lui intima l'ordre de ne pas bouger. Parvenu à proximité, il le prit par le poignet :

« - Toi, tu ne fais pas de gestes brusques et tu rejoins mon ami qui est là-bas. – Lui dit-il en désignant l'homme qui était resté en arrière.

-  Qu'allez vous faire de lui ? – Sa voix était fébrile.

-  Contentes-toi de m'obéir ou tu pourrais le regretter ! – Répondit-il d'un ton menaçant. »

Gabriel obtempéra, la peur au ventre. Ce sale type allait tuer Garret, il allait le faire. Seigneur ! Pourquoi ? C'est alors qu'il vit son frère, debout derrière le second acolyte, un marteau brandit au-dessus de sa tête. Il le frappa d'un coup sec et l'homme s'écroula avec un léger râle. L'autre se retourna, l'arme toujours pointée sur Garret. Il vit Morgan accroupit, prêt à se saisir du Beretta de son homologue :

« - Si tu touches à ce flingue, je le tue ! – Beugla-t-il

-  D'accord… D'accord… – Morgan leva les mains et se releva tout doucement.

-  Bien… Maintenant, débarrasses-toi-en

-  Ca y est… - Il envoya l'arme sur le côté d'un petit coup de pied. – Regardez… Je vous obéis…

-  Parfait... Toi et ton frère, approchez. Attention, pas d'entourloupe. Sinon… bye bye mon gars. »

Les mains bien en vue, les deux frères s'avancèrent petit à petit, puis s'arrêtèrent subitement :

« - Vous vous foutez de moi ou quoi !!

-  Non, non, pas du tout. – Répondit Morgan. – Mais à votre place, je lâcherais mon arme. – Il indiquait du doigt le dessus de son épaule.

-  Et vous croyez que je vais tomber dans le panneau ? !

-  Vous feriez bien, oui. »

La voix sèche qui venait de répondre, provenait de derrière son dos. Il tourna la tête mais n'eut pas le temps d'appuyer sur la gâchette. Une balle venait de se loger entre ses deux yeux. Il s'étala de tout son long, face contre terre, sur la dalle en béton, raide mort. La personne qui venait de l'abattre froidement s'adressa aux garçons :

« -Messieurs, je crois que nous sommes arrivés à point nommé.

-  Nous ? – Ils étaient interloqués.

-  C'est exact. – Fergus venait d'apparaître derrière leur sauveur. – Et nous n'avons pas une minute à perdre. Notre avion décollera dans une heure très précise. »

Les deux frères échangèrent un regard, interloqués et soulagés de retrouver leur majordome indemne, puis le rejoignirent :

« - Garret est blessé. Il faudrait l'aider. – Fit Morgan à l'intention de l'homme qui accompagnait Fergus.

-  Sean… – Dit simplement l'homme en guise de réponse. – Tu me reçois… ? - Sa main était posée sur son oreillette. – On a un blessé. Rappliquez avec la camionnette, vite… - Il s'adressa à Morgan. - C'est bon, ils arrivent. »

Sur ce, il se dirigea vers Garret afin d'aider Gabriel à le relever. A peine venaient-ils de rejoindre les autres, que le son caractéristique d'un véhicule roulant à vive allure se fit entendre. La camionnette s'arrêta dans un superbe dérapage contrôlé. Un homme, armé d'une mitraillette, ouvrit les portes :

«  Allez, tout le monde embarque, vite, vite ! – Soudain, il brandit son arme et tira. Une balle passa tout près de l'oreille de Gabriel. – Allez, Allez ! ! !. – Il tirait de plus belle, toujours de gauche à droite. Morgan fut le dernier à monter et les portes se refermèrent juste derrière lui. – Ok, vas-y Sean !… Tout le monde va bien ?… Pas d'autres blessés ? – Personne ne répondit et l'homme sembla se dérider. – Heureux de vous savoir sain et sauf mon capitaine – Il parlait à l'homme qui était arrivé avec Fergus. Apparemment, il s'agissait du chef des opérations. »

A l'extérieur, le son produit par les tirs des sbires de Pandora se faisait de plus en plus léger. La camionnette passa la grille d'entrée du Manoir. A présent, ils étaient hors d'atteinte.

 

Le nez en sang, l'homme noir regardait l'un après l'autre les membres restants de son équipe. On pouvait lire dans son regard qu'il était dans une colère noire :

« - Où sont-ils ? Où sont les fils d'Oswald !

-  Ils… ils nous ont échappé, Monsieur. – Osa articuler un latinos.

-  Echappé… vraiment ? …

-  Nous avons été attaqué par de véritables professionnels… On… n'était pas préparé à ça.

-  Ah oui… Laissez-moi juste vous dire… A ça non plus ! – Il tira une balle sur le latinos qui l'atteignit en plein cœur. – D'autres commentaires ? – Personne ne répondit. – Bien… Débarrassez-moi de ça. »

Il s'isola un peu à l'écart, et sortit son portable :

« C'est moi. »

 

Quelque part sur la route

Dans la fourgonnette, le second du Capitaine de l'équipe de sauvetage s'occupait de la blessure de Garret avec le matériel d'une trousse de premiers secours. Le jeune archéologue ne cessait de geindre, sa plaie le faisait trop souffrir. De leur côté, Morgan, Gabriel et Fergus discutaient des événements qui venaient de se produire :

« -… J'ai rasé les murs sur quelques mètres, dans l'espoir d'atteindre la fourgonnette avant que quelqu'un ne me repère. C'est là qu'ils m'ont intercepté et mis à l'abri.

-  On pensait ne plus jamais vous revoir. – Avoua Gabriel. – N'est-ce pas Morgan ?

-  Hein… Euh… Désolé, vous disiez ?

-  Tu t'inquiètes pour Eleanor ?

-  Et si elle n'arrivait pas à temps.

-  S'il y a une personne sur qui vous pouvez compter. – Intervint le Capitaine. – C'est bien Sean. Il est le meilleur conducteur que je connaisse.

-  Dans ce cas, il aurait pu me rapporter quelques affaires. – Remarqua Garret. – Aïe ! Mais faites attention !

-  Pour votre gouverne, il ne va pas à la vitesse de la lumière. – Lui répondit-il ironiquement. – On vous procurera des vêtements, n'ayez crainte.

-  Oh ! Me voilà rassuré. »

Personne ne prêta d'importance à cette remarque sarcastique. La douleur rendait Garret particulièrement désagréable.

 

Avion particulier – Endroit inconnu

Un petit jet privé décolla de la piste d'envol, à vingt deux heures précises. Il traversa la couche nuageuse pour se retrouver sous un magnifique ciel étoilé. La lune, pleine, inondait de lumière l'intérieur de l'avion. La tête posée contre celle de sa bien-aimée, Morgan rêvait. Il était devant un immense portail, orné de fresques en or et recouvert de pictogrammes. Sur un petit coussin rouge posé à ses pieds, une pièce de forme pyramidale reposait. Morgan s'en empara et le plaça dans le trou correspondant qui se trouvait sur le portail. Les portes s'ouvrir sur un temple dont les murs étaient recouverts de symboles atlantes. Le jeune homme ouvrit les yeux. Il baisa le front d'Eleanor, alla s'installer un peu plus loin et sortit le parchemin que Fergus lui avait présenté afin de l'étudier. Une figure revenait souvent, elle représentait une petite pyramide. Il y avait forcément un rapport. Une main se posa sur son épaule. Il s'agissait de Gabriel :

« - Tu ne dors pas ?

-  Toi non plus à ce que je vois.

-  Et bien non. – Il s'installa en face de son frère. – Tu fais quoi avec ce parchemin ?

-  A vrai dire… je pense qu'il peut nous conduire à l'Atlantide.

-  Tu es parvenu à le déchiffrer ? !

-  Non. C'est juste que… tu voies, j'ai fait un rêve étrange. Je me tenais devant une grande porte et … il y avait cet objet de forme pyramidale que j'ai inséré dans une cavité… Les portes se sont ouvertes sur un temple atlante. Je pense que cet objet est une clé et il apparaît à plusieurs reprises sur le parchemin, regardes par toi-même. – Gabriel ne put que constater la véracité des propos de son aîné.

-  Et… si je te disais que la voix dans ma tête m'a parlé de trouver la clé ? …

-  Et bien… Je te répondrais qu'il ne peut s'agir d'une simple coïncidence. Nous devons la trouver.

-  Et après ?

-  Je veux découvrir d'où je viens. C'est la clé de nos origines. »

A cet instant, les deux frères savaient ce qu'il leur restait à faire. Rien ni personne ne pourrait les en empêcher, jamais.

 

 

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