Chapitre 5

 

Quartiers malfamés – Sous-sols

Un courant d'air fit dangereusement vaciller les flammes des deux uniques flambeaux de la crypte, sous le regard soucieux d'Eleanor dont le pénible souvenir de l'incident survenu au restaurant demeurait encore très présent. Rassurée, elle tenta de tirer sur ses chaînes dans l'espoir de les déloger de la pierre, mais rien ne se produisit. Elle était fatiguée. Elle avait beau se démener comme une malade, elle n'était parvenue à rien sauf à s'épuiser un peu plus à chacune des ses tentatives. Pourquoi avait-elle ressentie le besoin de suivre ces deux créatures ? Si, elle ne l'avait pas fait, elle n'aurait peut-être pas découvert qu'ils kidnappaient de pauvres diables pour ensuite les mutiler, mais au moins elle ne serait pas prisonnière. Oui, mais je me serais sentie coupable… Je ne pouvais pas les laisser faire… Elle perçut les voix de ses geôliers, signe de leur arrivée imminente. Maintenant qu'ils s'étaient débarrassés de l'autre pauvre bougre, ils allaient s'en prendre à elle. Elle essaya de se détacher pour la énième fois.

 

Planqué derrière une petite grille donnant sur le couloir voisin, Garret guetta les deux démons disparaître à l'angle d'un nouveau tournant. Il s'apprêtait à suivre le même chemin, quand il entendit une sorte de long grincement qui provenait de quelque part derrière lui. Il revint sur ses pas et reconnut les deux ados qu'il avait chassés à l'aide de son arme, accompagnés de trois autres gars plus âgés et beaucoup plus intimidants. L'un d'eux, était en train de refermer la bouche d'égout par laquelle ils étaient descendus. Une idée germa alors dans la tête de l'anthropologue. Ils tombent à pic ceux-là ! Et en plus, ils ont une dent contre moi… Garret ramassa un caillou et inscrivit sur le mur :

Ben alors, bande de macaques, c'est tout ce que vous avez dans le pantalon ?!!

Puis, il se mit à découvert et tira dans le mur non loin des petits truands qui se mirent en position de protection :

« Hé, mais c'est qui ? Mais ce sont mes petits copains ! Vous voulez jouer avec moi ?…»

Le gamin de 16 ans se releva le premier et reconnut le tireur :

« C'est lui, c'est le fils de pute qui nous a entubé ! Faut lui faire la peau !! »

Le temps que les autres réalisent qu'il n'y avait plus aucun danger et Garret s'était éclipsé.

 

Eleanor tomba sur le sol, ses lourdes chaînes l'entraînant dans se chute. L'un des démons à la peau blanche les ramassa et traîna la jeune femme, qui tentait de résister, sur le sol :

«  S'il vous plait ! Non ! Je vous en prie ! Laissez moi partir ! Je vous en prie !! Non ! Non, non… »

Mais le démon ne l'écoutait pas et la mena jusqu'à un petit autel. Là, l'autre l'aida à soulever la jeune et l'allongèrent sur une table de pierre tandis qu'elle continuait de les supplier de lui laisser la vie sauve. Le plus grand des deux plaqua une main contre sa bouche :

« Vous parlez trop. Taisez-vous ! Où je vous arrache la langue… »

Des larmes coulaient le long des pommettes d'Eleanor tandis qu'elle disait oui de la tête. Le démon retira sa main et aida son acolyte à finir d'attacher leur sacrifice, qui sanglotait en silence, à la table. Une fois l'opération terminée, le plus petit commença à psalmodier en émettant une sorte de sifflement aigu. Quant à son camarade, il s'empara d'un poignard au manche doré incrusté de rubis et le plaça au-dessus du cœur de la jeune égyptologue, prêt à le pourfendre. Des hurlements interrompirent alors le rituel. Le visage de la créature qui récitait l'incantation se tendit de rage :

« Trop de bruit ! Beaucoup trop de bruit !! »

Les deux créatures qui ressemblaient jusqu'ici à des êtres humains extrêmement pâles se transformèrent en hominidé difforme pourvues d'immenses ailes de chauve-souris. Ils grimpèrent sur les parois du mur et quittèrent le caveau. Eleanor remua sur sa table. Elle voulait partir de là. C'est alors qu'elle entendit des cris de terreurs suivis de coups de feu. Elle redoubla d'effort, terrifiée. Puis soudain, un bruit étouffé attira son attention. Elle leva la tête du mieux qu'elle le pouvait et aperçut la tête de Garret :

« - Oh mon dieu ! Dites-moi que je ne rêve pas…

- Non, non, c'est moi. Ne t'inquiètes pas… – Son ami se trouvait maintenant près de la table de sacrifice et s'affairait à défaire les liens d'Eleanor. – Je vais te sortir de là… Je n'en ai plus pour très longtemps… Attends... Voilà… C'est bon ! – Il l'aida à se relever puis la soutint afin qu'elle ne s'écroule pas.

- Garret, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tes amis, les petits bons hommes blancs, doivent bien s'amuser avec mes amis, les petits malfrats… – Eleanor le regarda, interdite. – Je t'expliquerai tout plus tard. Pour le moment, on se tire de là, et vite ! »

 

Grottes sous-marines – Mer du Golfe du Mexique

Allongée sur le ventre, Janna émergea de l'obscurité dans laquelle elle était plongée. Son nez lui faisait atrocement mal, mais ne semblait pas s'être cassé. Elle le massa avec délicatesse et regarda tout autour d'elle. Elle se trouvait dans une étroite niche caverneuse dotée de barreaux, une cellule en somme. Comment s'était-elle retrouvée là ? Elle réfléchit pendant un instant, puis l'image d'une syren, qu'elle aurait préféré ne jamais revoir, s'imposa à elle :

« Azucena… »

A peine avait-elle prononcé son nom que la sculpturale créature fit son apparition. De petites gouttes d'eau cristallisées scintillaient sur sa peau couleur pierre et transparente, soulignant l'aspect écailleux de sa robe blanche. Elle souleva d'un geste nonchalant sa lourde chevelure noire qui lui arrivait à la taille :

« - Alors, on s'acoquine avec les humains, Juvenka ? Regarde-toi… Tu n'es plus que l'ombre de toi-même.

- Je suis, moi aussi, extrêmement ravie de te revoir, Azucena. – Ironisa la prisonnière.

- Assez parlé. Notre reine t'attend…

- Quoi, c'est tout ?! Pas de joyeuses embrassades ? – Azucena se fendit d'un large sourire, en réponse à cette remarque.

- C'est ça, ris tant que tu le peux encore, Juvenka… - Elle enjoignit le gardien de lui ouvrir. – Après toi. »

Janna ne fit aucune remarque et passa devant sa plus terrible rivale.

 

Vedette Free Style – Quelque part à la surface

Harry Boyle fixait le point rouge qui s'était immobilisé sur son moniteur :

« - Le signal n'a pas bougé depuis plus de 20 minutes. Je pense qu'il n'ira pas plus loin. – Dit-il en se tournant vers Morgan et Gabe qui finissaient de s'équiper à l'arrière du bateau pour une plongée.

- A quelle profondeur exactement ? – Demanda l'aîné des Oswald.

- 83 mètres .

- On n'aurait pas dû se vêtir plutôt d'un scaphandre ? – S'inquiéta Gabriel.

- Vous ne risquez rien. C'est le dernier cri en matière de technologie. Les experts de la NASA ont planché dessus pendant des années afin de faciliter les mouvements de leurs astronautes lors de grosses manœuvres.

- Bon, t'es prêt Gabe ? – L'interrogea son fère.

- On va dire que oui. – Il plaça son masque sur son visage.

- Bonne chance. – Leur souhaita Fergus. »

Les deux frères se jetèrent un regard entendu et se laissèrent tomber vers l'arrière. Morgan examina l'écran de son bracelet sur lequel apparaissait un point clignotant et fit signe à son frère de le suivre. Les ténèbres les entourèrent très vite, au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans les limbes abyssaux. Bientôt, ils arrivèrent à l'endroit où le signal émettait et repérèrent une large ouverture menant probablement à des grottes sous-marines. Ils pénétrèrent à l'intérieur, jusqu'à atteindre une poche d'air.

 

Grottes sous-marines

La salle du trône avait été aménagée dans une immense alcôve de forme ovoïdale. Ses parois étaient recouvertes d'idéogrammes tribaux semblables aux tatouages qu'arborait Janna sous son apparence humaine. De grands flambeaux, rivés au sol et positionnés de part et d'autre de l'allée centrale, dardaient leurs feux étincelant depuis l'entrée de la grande salle aux pieds des marches du trône. Janna s'avança, sans montrer la moindre crainte, sous le regard inquisiteur d'une assemblée de syrens. Elle ne s'arrêta qu'une fois arrivée devant la reine. Azucena fit alors un pas en avant et posa un genou sur la première marche du promontoire en s'inclinant :

« - Mère.

- Relèves-toi, Azucena. – La belle syren obtempéra et sa mère se tourna vers sa jeune prisonnière. – Sais-tu pourquoi je t'ai fait amené, Juvenka.

- Sans doute voulez-vous vous servir de moi pour conquérir les mers du nord.

- Il y a un peu de cela, en effet. Cependant… Ton frère bien aimé m'a dérobé mon bien le plus inestimable. Il a pris mon fils, mon seul et unique fils… Et je me demande ce qu'il ressentirait, si je le privais de sa précieuse Juvenka…

- Vous surestimez ma valeur, Valleyra. – Répondit Janna en s'efforçant de paraître le moins affectée que possible.

- Oh, sans doute penses-tu qu'être amie avec ces horribles humains te rend moins importante aux yeux de ton fère ? – Poursuivit la reine en toisant du regard cette méprisable créature qui avait osé trahir sa race. Janna déglutit avec difficulté. – Cela n'a que peu d'importance. Dans les deux cas, tu mourras. Ramenez mademoiselle Kovalevski dans ses quartiers, voulez-vous. – Ordonna-t-elle à ses gardes.

- Et Azucena ? N'est-elle pas inestimable à vos yeux ? – Jeta Janna au visage de la reine alors qu'on lui faisait quitter la salle.

- Hors de ma vue ! »

La reine s'était levée violemment de son siège. Elle posa ses yeux protubérants sur sa fille qui détourna aussitôt le regard et prit le chemin de la sortie.

 

Gabe et Morgan, vêtus de leurs combinaisons de plongée, déambulaient dans une long et étroit passage qui semblait ne pas avoir de fin. Au bout de quelques minutes, ils débouchèrent dans un vaste espace qui s'ouvrait lui-même sur de nombreux autres couloirs. Il devait s'agir, à n'en pas douter, d'une espèce d'artère principale permettant de relier les diverses galeries entre elles. Des ombres se projetèrent sur les murs du tunnel de droite. Les frères Oswald se plaquèrent contre la cloison de la percée qui leur faisait face et jetèrent un œil furtif au cortège qui passa à proximité de leur abri. Trois syrens escortaient leur amie disparue, suivis de près par une femme aux charmes envoûtants. Les garçons se lancèrent à leur suite.

 

Les barreaux de la porte de la cellule se refermèrent sur le visage de Janna qui fixait Azucena droit dans les yeux, l'air impassible. Celle-ci lui tourna le dos, puis se ravisa :

« Tu perds ton temps, Juvenka. Ton petit manège avec la rei… ma mère, ne prend pas avec moi. »

Sur ce, elle s'éloigna à grands pas sous le regard brillant de Janna.

 

Azucena passa non loin de Morgan et Gabe qui avaient assisté à la scène précédente, à l'abri des regards. Ils ne purent s'empêcher de l'observer jusqu'à ce qu'elle disparaisse de leur champ de vision. Là, Morgan fit signe à son frère qu'il se chargeait des deux hommes postés devant l'entrée pendant que lui s'occuperait de libérer Janna. Gabe opina de la tête. Morgan passa alors le seuil de la grotte et sourit à l'un et l'autre des gardiens avant d'envoyer un direct du droit à celui de gauche, puis un direct du gauche à celui de droite. Gabe en profita pour rentrer à son tour dans la pièce et récupérer les clés attachées au mur. Il ouvrit à Janna :

« - T'es vraiment douée pour te fourrer dans de sales situations.

- Merci pour cette remarque pleine de sarcasme. Mais comment êtes-vous arrivez jusque là ? »

Gabe n'eut pas le temps de lui répondre. Le syren que venait de mettre Morgan au tapis avec un coup de pied en arrière porté à l'abdomen, émit une longue plainte stridente. Morgan porta sa main à l'oreille droite, puis donna un coup de poing à la figure de ce sale animal afin de le faire taire. Il s'écroula. Gabe secoua la tête pour se remettre de cette agression sonore et attrapa le bras de Janna :

« - Filons ! J'ai dans l'idée que ces cris ont alerté toute la meute !

- Je confirme. – En convint Janna qui savait de quoi elle parlait. Ils rejoignirent Morgan vers l'entrée.

- Mais au fait, il n'y en avait pas un troisième ? – Demanda Gabe en parlant des syrens. »

C'est alors qu'un poing rencontra le visage de Morgan qui s'apprêtait à sortir de là en premier. Gabe et Janna reculèrent de surprise. Morgan reporta son attention sur le syren qui venait de l'attaquer par surprise. Il tenait une lance entre ses mains :

« Partez devant ! Je m'occupe de lui… »

Morgan sortit alors son épée de sous sa combinaison et l'abattit sur son adversaire qui plaça sa lance de telle façon que la lame de l'épée rencontra le long manche en métal de la lance, produisant des étincelles. Gabe tira Janna par le bras et tous d'eux s'enfuirent au pas de course. Ils arrivèrent très vite dans l'artère principale où ils perçurent le bruit de quelques syrens arrivant au pas de course. Gabe indiqua à Janna la direction à suivre :

« Par là ! »

Ils s'enfoncèrent dans le long tunnel par lequel Gabe et Morgan étaient arrivés. Sortant de l'ombre, Azucena les vit s'engager dans le dit tunnel. Cinq syrens apparurent à cet instant :

« - Combien doivent encore arriver ? – Leur demanda la belle syren.

- Il n'y a que nous dans cette partie-ci de la caverne.

- Très bien, suivez-moi. »

Tous les six prirent le même chemin que les deux fugitifs.

 

Morgan s'écrasa lourdement contre un pilier rocailleux :

« D'accord, tu veux la jouer comme ça ? »

Il se redressa et fit tourner son épée dans sa main d'un habile mouvement du poignet avant de la brandir au-dessus de lui, en position de riposte. Il attendit que le syren se jette sur lui avec sa lance, puis il s'accroupit en abaissant par la même son épée. C'est là qu'il lui transperça les branchies abdominales d'un coup porté du bas vers le haut. Il retira son épée.

 

Une main se saisit d'un masque, puis d'une bouteille de plongée, cachés dans un renfoncement. Gabe se releva et s'immobilisa sur place. Il sentait de la colère, beaucoup de colère. Il y avait d'autres personnes dans cette grotte. Il se retourna pour faire face aux cinq syrens qui le menaçaient du regard et leur balança sa bouteille d'oxygène. Surpris par cette réaction subite, l'un d'eux reçut la bouteille sur la figure et s'écrasa contre la paroi rocheuse tandis que les quatre autres s'écartèrent avec rapidité. Janna en profita pour écraser le pied d'Azucena qui la retenait par le cou. Celle-ci la relâcha et Janna s'empara d'une pierre sur le sol. Les deux jeunes syrens se faisaient face :

« - Tu crois me faire peur avec ça ? Le combat au corps à corps n'a décidément jamais été ton point fort… - Janna serra encore plus fort la pierre qu'elle tenait dans sa main, jusqu'à se faire saigner.

- Prends ça ! »

Elle envoya le projectile avec une telle rapidité qu'Azucena n'eut pas le temps de l'éviter. Elle tourna la tête sous l'impact. Une plaie s'était ouverte à hauteur de sa joue et saignait abondamment :

« Garce ! »

Et elle fondit sur Janna. De son côté, Gabe avait déjà réglé le compte de deux autres syrens. Il était entouré par les deux restants qui tournaient autour de lui en envoyant de temps à autres quelques coups de poing. Gabe parvint à en éviter la majeure partie, mais il savait qu'il allait finir par s'épuiser ainsi. Il se rappela alors la figure qu'avait tenté de lui enseigner le capitaine Patterson. Il n'était pas parvenu à la réaliser parfaitement et c'était l'occasion rêvée pour enfin la réussir. Il effectua alors un impressionnant saut périlleux en arrière pour atterrir dans le dos de l'un de ses adversaires auquel il donna un puissant coup de pied. Le syren s'étala de tout son long. Gabe sourit, ravi d'avoir enfin réussi, mais se fit surprendre par le dernier acolyte qui le chargea, la tête la première. Il entraîna Gabe dans sa course qui se termina par un plongeon dans le puit menant à la mer. C'est également à cet instant qu'Azucena plaqua Janna contre le mur de la grotte, ses deux mains enserrant la gorge de la jeune femme, bouchant l'arrivée d'air de ses branchies. Janna sentait ses forces l'abandonner, elle respirait plus difficilement, puis Azucena lâcha soudainement prise. Elle tomba à genou, une épée plantée dans son dos. Janna leva les yeux et vit Morgan qui lui faisait face. Elle passa devant Azucena, qui retira l'épée de son dos avant de s'évanouir sous le poids de la douleur, et rejoignit Morgan qui regardait partout autour de lui, l'air inquiet :

« - Où est mon frère ?

- Je ne sais pas… »

 

Au fond du puit, Gabe se débattait comme un diable pour essayer de revenir à la surface, mais le syren qui l'avait attaqué se cramponnait à lui, l'entraînant toujours plus profond. Gabe lui donna plusieurs coups de coudes à la figure sans qu'il ne relâche son étreinte. S'en était de trop. Gabe sentait son corps se vider de ses dernières réserves d'oxygène. Son cœur convulsait de plus en plus fortement et tout devenait de plus en plus flou. Ses yeux se fermèrent doucement et bientôt son cœur cessa toute activité. Le syren abandonna Gabe, laissant son corps dériver au fond de l'eau. Une voix survenue du néant s'éleva alors dans l'esprit du jeune homme.

Gabriel, il est l'heure !

Son corps se cambra sous les yeux ébahis du syren qui avait commencé sa remontée. Il vit l'homme qu'il pensait avoir tué ouvrir la bouche, laissant échapper de petites bulles d'air. C'était impossible. Gabe ouvrit les yeux. Ils avaient pris une teinte ahurissante, un bleu si parfait qu'il en était presque aussi éblouissant que la plus vive des lumières. Le syren fixait toujours l'endroit où se trouvait Gabriel quelques instants plus tôt. Il avait disparu. Il sentit une brûlure au niveau de l'estomac et son rythme cardiaque s'accéléra. Du sang se mélangea à l'eau qui l'entourait et son cœur cessa de battre. Il était mort. Gabe laissa tomber son poignard, étourdi par cette étrange liesse qui l'avait envahie. Il ne savait plus vraiment qui il était, ni d'où il venait. Une ombre se profila dans le lointain et se rapprocha de lui dans une grâce infinie. Il s'agissait de Janna.

 

Epilogue >>> >>>